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Travailler après la retraite n’est plus un cas isolé. Chaque année, davantage de seniors prennent la décision de prolonger leur activité professionnelle après la liquidation de leur pension. Ce phénomène, de plus en plus visible, s’explique autant par une volonté de rester actif que par des motivations économiques évidentes.
Les études récentes révèlent que ce comportement se généralise. Ce choix, autrefois marginal, devient un véritable levier financier pour les retraités soucieux de maintenir leur niveau de vie dans un contexte économique incertain. Mais concrètement, à quoi correspond ce mécanisme ?
Un dispositif discret mais très rentable pour les retraités
Un rapport dévoilé par l’Agirc-Arrco le 1er juillet 2024 met en lumière un élément souvent sous-estimé : le cumul entre un emploi et une pension de retraite permet à certains retraités de multiplier leur revenu par 1,5. Un chiffre qui interpelle, et qui confirme que cette stratégie mérite d’être examinée de près.
Les retraités concernés touchent en moyenne 1 755 € bruts par mois au titre de leur pension, dont 560 € proviennent de l’Agirc-Arrco. En parallèle, leur activité professionnelle leur rapporte en moyenne 923 € bruts mensuels. Ce qui porte leur revenu total mensuel à environ 2 678 € bruts. Le travail représente ainsi plus d’un tiers de leur revenu global.
Âgés en moyenne de 68 ans et 2 mois, ces retraités actifs avaient quitté leur carrière principale vers l’âge de 62 ans et 2 mois. À noter que les femmes sont bien représentées dans cette configuration, puisqu’elles constituent environ 47 % des bénéficiaires de ce dispositif.
Une alternative flexible pour ceux qui souhaitent anticiper leur retraite
En parallèle du cumul classique, l’Agirc-Arrco met également en avant une autre voie : la retraite progressive. Cette formule permet aux seniors de travailler à temps partiel tout en touchant une partie de leur pension. Une transition en douceur entre vie professionnelle et retraite complète.
Sur les 59 000 assurés ayant liquidé leur retraite en 2021, 67 % ont repris un emploi en 2022, le plus souvent chez le même employeur (dans 6 cas sur 10). Le revenu issu de l’activité reste majoritaire, représentant 80 % du total perçu.
La retraite progressive est largement plébiscitée par les femmes, qui en représentent 70 % des bénéficiaires. Les personnes ayant opté pour cette solution reçoivent en moyenne 683 € de pension et 2 763 € de salaire brut, ce qui correspond à un revenu mensuel total de 3 445 €.
Les seniors face à un choix stratégique pour leur avenir financier
Les données fournies par l’Agirc-Arrco révèlent clairement deux tendances fortes. D’une part, le cumul emploi-retraite classique, qui séduit par son effet immédiat sur le revenu. D’autre part, la retraite progressive, qui attire pour sa flexibilité et son accompagnement vers une cessation progressive d’activité.
Quelle que soit l’option choisie, ces dispositifs offrent aux retraités une manière efficace d’améliorer durablement leur pouvoir d’achat sans renoncer à leur stabilité financière. Ils permettent aussi, pour beaucoup, de conserver un rôle actif dans la société, tout en bénéficiant des fruits de leur carrière passée.
Et si la vraie retraite consistait à rester actif ?
Les choix sont désormais multiples pour les retraités du secteur privé. Grâce à des dispositifs comme le cumul emploi-retraite ou la retraite progressive, il devient possible de continuer à travailler sans perdre le bénéfice de sa pension. Cela transforme profondément la perception que l’on pouvait avoir de la retraite.
Ce qui ressort de ces données, c’est l’idée qu’aujourd’hui, la retraite n’est plus synonyme d’inactivité. Elle peut devenir une seconde phase de carrière, plus libre, mais toujours productive. Une possibilité qui mérite réflexion, surtout si elle permet de gagner jusqu’à 50 % de revenus en plus.