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Depuis quelques semaines, une information circule avec insistance : l’argent liquide serait voué à disparaître. Beaucoup s’inquiètent et relaient cette nouvelle à grande échelle. Mais qu’en est-il réellement ? Le débat est lancé, et il est temps de démêler le vrai du faux.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages prétendent que l’euro numérique remplacera complètement les billets et les pièces. Ce genre d’affirmation suscite de vives réactions, entre peur du contrôle absolu et crainte de restrictions financières. Pourtant, la Banque centrale européenne (BCE) s’est exprimée clairement sur le sujet.
Voici ce qu’indique officiellement l’Eurosystème : « L’Eurosystème envisage la possibilité d’émettre un euro numérique. Cet équivalent du billet, sous forme numérique, sera accessible au grand public, en complément des espèces et des autres moyens de paiement. » Une précision qui vient contrer les rumeurs les plus alarmistes.
Une vague de désinformation qui alimente les peurs
Les déclarations récentes de Christine Lagarde ont été suivies par une explosion de désinformation massive. TikTok, Facebook et d’autres plateformes sont inondés de publications virales annonçant à tort la fin imminente des espèces. Certains affirment même que la BCE pourrait bloquer l’accès à votre argent.
Des vidéos suggèrent que votre compte bancaire pourrait être contrôlé à distance et que l’euro numérique serait une monnaie programmable avec une date d’expiration. Cette théorie du complot s’appuie notamment sur une ancienne émission du média russe Sputnik (AFP). Mais aucune preuve ne vient étayer ces accusations.
Face à l’ampleur des rumeurs, Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a été contraint d’intervenir pour démentir ces allégations. L’institution rappelle que l’euro numérique ne viendra pas remplacer l’argent liquide, mais s’ajoutera simplement aux moyens de paiement existants.
Pourquoi la BCE veut-elle introduire l’euro numérique ?
« L’euro numérique renforcerait l’autonomie stratégique de l’Europe », souligne Philip Lane, économiste en chef de la BCE (MoneyVox). Derrière cette initiative, l’Union européenne cherche avant tout à se détacher des infrastructures de paiement américaines.
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À l’heure actuelle, 61 % des transactions électroniques en zone euro passent par Visa et Mastercard (Optionfinance.fr). Un constat qui pousse la BCE à mettre en place une solution indépendante. Contrairement aux idées reçues, cela ne signifie ni la fin des cartes bancaires, ni la disparition des espèces.
L’un des avantages majeurs de l’euro numérique serait de pouvoir payer partout en Europe, même sans connexion Internet. En outre, ce projet pourrait offrir une alternative aux cryptomonnaies stables indexées sur le dollar, dont le marché ne cesse de croître.
De nombreux pays expérimentent déjà ce type de monnaie digitale. La Chine, par exemple, a déployé le yuan numérique sur 26 pays partenaires via la Nouvelle Route de la Soie. Mais contrairement aux craintes exprimées par certains, l’Europe ne cherche pas à interdire l’argent liquide, mais à moderniser ses infrastructures financières.
Garanties et promesses de la BCE
Fabio Panetta a tenu à clarifier un point essentiel : « L’euro numérique ne sera jamais une monnaie programmable » (allnews.ch). Ce qui signifie qu’il ne pourra pas être soumis à des restrictions arbitraires.
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Autre point crucial : l’anonymat des paiements. Les transactions inférieures à 100 euros resteront totalement privées. Cependant, au-delà de 3 000 euros par mois, une identification sera requise afin de lutter contre le blanchiment d’argent.
Quant à la disparition des espèces, elle n’est pas d’actualité. Un porte-parole de la Banque de France l’a confirmé : l’euro numérique viendra simplement compléter les moyens de paiement existants, sans remplacer les billets et pièces.
