Il y a peu d’artistes belges que nous suivons de près, mais c’est le cas de Lous et The Yakuza. Et pas sans raisons, car après la sortie de son impressionnant premier album « Gore » en 2020, la carrière de l’artiste bruxelloise aux racines congolaises et rwandaises a pris un sérieux élan. Elle a décroché un contrat avec Roc Nation (le label de Jay-Z), a fait la première partie de concerts tels que ceux de Coldplay et d’Alicia Keys, et a figuré dans une campagne de Louis Vuitton. Son deuxième album complet, « Iota », a donc une fonction importante : mettre Lous and The Yakuza sur la scène mondiale.
Au printemps 2022, nous avons eu le premier indice qu’un nouvel album de Lous and The Yakuza était en préparation avec le très dansant « Kisé ». Ces rumeurs ont été confirmées lorsque de nouvelles musiques ont suivi un peu plus tard. Alors que son premier album « Gore » mettait principalement en avant le côté sombre de la vie, sur Iota, Lous and The Yakuza dessine la carte de l’amour, ou surtout ce qui reste quand la passion s’évapore.
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Le fait que nous ayons l’occasion de voir une autre facette de Lous et The Yakuza sur Iota devient vite évident lorsque « Ciel » recourt principalement à une atmosphère rêveuse. La structure typique des chansons est brisée et nous semblons flotter sur les vagues parfois légèrement agitées qui figurent également sur la pochette de l’album.
Au départ, l’ensemble ressemble davantage à un poème, mais lorsque des cordes et un chœur résonnent à mi-parcours, le tout s’ouvre. Ce n’est pas pour longtemps, cependant, car « Ciel » reste une chanson plutôt petite et fragile. En effet, le contraste ne pourrait être plus grand lorsque « Autodéfense » surgit avec un rythme proéminent et un chant structuré qui revient tout au long de l’album. Il pourrait exploser à tout moment, mais malheureusement ce n’est pas le cas, bien qu’il nous tienne en haleine tout le temps.
Il était déjà clair avec « Kisé » qu’il y aurait de la danse sur le deuxième album de Lous and The Yakuza. Ce que nous ne savions pas à l’époque, c’est que nous allions devoir sortir nos meilleurs coups à plusieurs reprises et cela sur le diptyque composé de « Takata » et « La Money ».
Ceux qui ont vu Lous en direct au travail ces derniers mois reconnaîtront peut-être « Takata ». C’est l’une de ces chansons où l’on entend immédiatement le potentiel de succès et où le rythme sulfureux s’ajoute à cela. La chanson est également un clin d’œil à ses racines africaines, qu’elle parvient à intégrer dans la production d’une manière très accessible et tout à fait unique.
« La Money », qui rappelle les vibes gangsta de Rihanna à la « Bitch Better Have My Money », poursuit cette ligne. Le rythme passe au premier plan, ce qui ajoute à l’atmosphère menaçante. Sur le plan thématique, la chanson parle donc d’une relation dans laquelle l’argent a joué un rôle toxique et où Lous a dû rester dans la pauvreté. Si vous pensiez que ce serait un disque rose sur l’amour, nous sommes au regret de vous décevoir.
Il est également à noter qu’il y a plusieurs chansons où Lous opte pour des sons plus calmes et doux. Les sons synthétiques de « Trésor » lui donnent un côté subtilement futuriste, tandis que « Je t’aime à la mort » ne fait que montrer le côté le plus doux de l’artiste. Bien qu’il ne s’agisse pas immédiatement de la chanson la plus accrocheuse, elle s’impose.
« Lubie », sur lequel Lous s’associe à Damso, suit également la voie plus calme avec une petite intro aux sonorités organiques. C’est donc tout le contraire de ce que l’on pourrait attendre d’une collaboration avec Damso, une sorte de sweet spot entre rap et ballade à la guitare.
La collaboration avec Benjamin Epps, en revanche, tombe plutôt à plat, notamment en raison de sa brièveté. « Stop » dure moins d’une minute et nous laisse avec un sentiment un peu étrange. La longueur des chansons, ou leur absence, est également immédiatement perceptible, puisque seuls trois des douze titres atteignent la barre des trois minutes. Par exemple, « Yuzu Balade » est non seulement la dernière chanson de l’album, mais aussi immédiatement la plus longue. « On s’est dit au revoir / et on s’aimera une prochaine fois », semble-t-il, et avec cela, tout semble se terminer de façon agréable après tout.
L’instrumentation calme parvient à ajouter à cet effet et Iota se termine donc sur une note d’espoir.
Surpasser le premier album Gore semblait dès le départ une tâche particulièrement difficile. Avec Iota, malgré un bilan extrêmement solide, Lous and The Yakuza ne semblent pas avoir tout à fait réussi. Par moments, la crudité et l’acuité des paroles que l’on connaissait sur son premier album nous manquent. La route vers un été festivalier chargé est déjà ouverte, car il semble acquis que Iota va booster la popularité de l’artiste. Nous espérons déjà entendre beaucoup plus de Lous and The Yakuza.
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