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Les retraités pourraient être concernés par des modifications fiscales majeures dès 2025. Selon un récent rapport de la Cour des comptes, plusieurs avantages fiscaux dont bénéficient les seniors pourraient disparaître, ce qui impacterait leurs finances.
Augmentations des retraites en 2024
À partir de janvier 2024, les retraites de base seront revalorisées de 5,3 %, suivant l’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac. Cela concerne les régimes tels que la Cnav, la Carsat et d’autres équivalents. Cette hausse vise à préserver le pouvoir d’achat face à l’inflation et touchera environ 15 millions de retraités.
Pour les petites retraites, le minimum contributif (Mico) sera porté à 733,04 euros par mois pour les personnes ayant cotisé au moins 120 trimestres. Par ailleurs, les pensions complémentaires Agirc-Arrco ont été augmentées de 4,9 % en novembre 2023, complétant des hausses précédentes pour amortir les effets de l’inflation.
Pension Vos revalorisations de retraites reportées ? Pour quelles raisons est-ce discuté ?
Les aides comme l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (Aspa), la retraite de réversion ou l’allocation veuvage verront également des ajustements en 2024 pour mieux soutenir les personnes âgées en situation précaire.
Des dispositifs en mutation
Alors que le relèvement progressif de l’âge de départ à la retraite et du nombre de trimestres requis se poursuit, des recommandations de la Cour des comptes pourraient bouleverser l’équilibre fiscal des retraités. La suppression ou l’ajustement de certains avantages fiscaux est envisagé, notamment l’abattement automatique de 10 % appliqué aux pensions de retraite depuis 1979.
Mis en place par Raymond Barre, cet abattement permet aux retraités de déduire jusqu’à 4 321 euros de leur base imposable. Cependant, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) souligne que ce dispositif profite davantage aux retraités les plus aisés, qui perçoivent 30 % de son coût total.
Des mesures fiscales en débat
Pour renforcer l’équité fiscale, le CPO propose de conditionner cet abattement aux ressources des bénéficiaires. De plus, d’autres dispositifs comme le taux réduit de CSG ou la demi-part fiscale pour les personnes seules ayant élevé un enfant sont également remis en question.
Une suppression du taux réduit de CSG pour les retraités fortunés pourrait rapporter jusqu’à 500 millions d’euros. Par ailleurs, le crédit d’impôt de 50 % pour l’aide à la personne pourrait être réduit à 40 %, ciblant principalement les foyers les plus aisés.
Ces ajustements permettraient de réduire les dépenses de l’État, estimées à 6 milliards d’euros pour ce dispositif. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, soutient ces réformes, affirmant qu’elles sont nécessaires pour renforcer l’égalité devant l’impôt et combler le déficit budgétaire de l’État.
Vers une réforme inévitable
Si ces propositions venaient à être adoptées, elles pourraient générer des économies significatives, notamment 1,4 milliard d’euros rien que sur la suppression de l’abattement fiscal de 10 %. Cependant, elles soulèvent des inquiétudes chez les retraités qui pourraient voir leurs charges fiscales augmenter, affectant leur qualité de vie.
La mise en place de ces mesures sera suivie de près, tant par les retraités que par les observateurs économiques, car elle reflète un tournant majeur dans la politique fiscale en France.