Il existe une raison fondamentale pour ce changement. Selon le journal télévisé de TF1, « les restaurateurs sont davantage taxés sur les titres au format papier
« . En effet, les modalités ont évolué depuis le début de l’année en cours. « On était sur un taux moyen de 2,5 % à peu près. Et avec les nouvelles modalités, on est remboursé sur un taux de commission de plus de 5 %. » Romain Vidal, directeur d’un restaurant.
En somme, sur une somme de 50€ réglée en tickets restaurants, seulement 45€ vont réellement dans la caisse du restaurateur. C’est pour cette raison que beaucoup choisissent de ne pas accepter les clients qui utilisent des titres en papier, surtout lorsque la majorité de leur clientèle utilise une carte restaurant.
« C’est surtout la longueur de remboursement qui est quand même devenue plus longue qu’avant et qui se fait moins facilement et donc une attente au niveau trésorerie importante », souligne Marie-Anne Lecoeur, gérante d’une boulangerie. « On a plus de charge de travail, on a plus de temps en interne à passer pour gérer ces à côté qui au départ ne doivent pas poser de problème », ajoute Alexandre Marie, directeur d’un autre établissement.
Quels restaurants ne suivent pas le mouvement ?
Cependant, tous les restaurateurs ne partagent pas cette opinion. Didier Caville, qui gère une crêperie à Paris, préfère les tickets restaurants traditionnels aux cartes. Il justifie son choix en disant : « Parce que les cartes, c’est complètement opaque, on ne comprend rien. On ne comprend pas le montant des commissions, on ne comprend pas le montant de la TVA ».
Les entités qui administrent les titres-restaurants sont perplexes face à cette tendance. « Lorsque vous êtes dans le monde du digital, vous avez des coûts qui n’existent pas dans le monde du physique(…) Finalement, le coût du digital est plus élevé que le coût du papier », s’étonne Ilan Ouanounou, directeur général d’Endered France.
Actuellement, « 4 titres sur 10 sont encore distribués sous forme de chèques papier« . Il est à noter que les entreprises ne sont pas contraintes de choisir entre les deux formats. « Je suis plutôt pour payer avec des cartes Ticket Resto, mais ça ne m’est jamais arrivé de travailler dans une entreprise qui en proposait », déclare un employé interrogé par TF1.
En résumé, le rejet croissant des tickets restaurants en papier s’explique principalement par des raisons financières et administratives pour les restaurateurs. Toutefois, certains établissements continuent de les accepter, malgré les inconvénients. Les utilisateurs, quant à eux, semblent divisés sur la question, mais une grande partie d’entre eux n’a pas le choix du format, car cela dépend de leur employeur.